| | | par Olivier Santraine le 26/04/2001
| Morceaux qui Tuent
These are the days
Falling from cloud 9
With crippled wings
Into the storm
Down with the prophets
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| Les trois texans de Lift To Experience ont des sales gueules, des rouflaquettes terrifiantes, un Stetson avec barbelés, une barbe de trente jours et on éviterait de leur présenter sa soeur. Mais ne pas se rendre coupable de délit de faciès, car les LTE font le rock & roll le plus jouissif depuis longtemps, avec tout ce que ça implique d'héroïsme, de romantisme et de sensualité. Les morceaux sont construits, ou plutôt déconstruits, autour d'une seule guitare en course libre, qui s'emballe, flambe ou fait pleurer (tout ça dans le même morceau !). Elle possède surtout un son si évident et unique qu'on a l'impression de l'avoir attendu depuis des années, années emplies de disques flambeurs et vains. Parfois, la guitare se mue en piano ou en harmonica, elle glisse dans le calme. Lift To Experience est le premier groupe à jouer du serpent du Texas, animal paisible et dangereux, imprévisible et tellement fier. Et ce chant, oh ! ce chant, entre le susurrement apaisant d'un Jeff Buckley ou le romantisme d'un Robert Smith (mais si, écoutez "With crippled wings"), oui ce chant, ces envolées terribles, ces vols planés, presque du spoken-word qui succède à des refrains destructeurs, un aigle du Texas. Et la rythmique, un coyote ? Non, mais tout est tellement déconstruit, qu'on a le sentiment d'écouter un seul morceau, bourré de mélodies terribles (qui peut résister à "These are the days" ??). Les paroles sont mystiques, c'est évident, pour être aussi fort il fallait bien une aide divine, "Down came the angels", "Down with the prophets", "The ground so soft" commencent d'ailleurs comme une litanie. "The Texas Jerusalem crossroads" est une expérience éprouvante et enivrante, on a envie de vivre avec pour toujours. A propos, j'ai présenté Lift To Experience à ma soeur : elle est partie au Texas en hurlant "j'ai vu la lumière".
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