Buckingham Nicks

Lindsay Buckingham & Stevie Nicks

par Igor Wagner le 25/09/2025

Note: 6.0    
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Sans la visite de Mick Fleetwood (batteur-fondateur de Fleetwood Mac) aux studios Sound City de Los Angeles en 1974, le duo Nicks Buckingham serait resté ce qu'il était limité à être : un petit duo californien comme il en existait tant alors sur la Cote Ouest. 

Fleetwood Mac avait migré à L.A. suite à une perte de vitesse régulière et notoire après le retrait de Peter Green, et malgré un succès d'estime ("Bare trees" porté par le feeling de Christine McVie), pas plus Danny Kirwan que Bob Welsh, guitaristes trop blues ne purent faire évoluer le groupe. Fleetwood essaya même des musiciens de studio le temps de deux Lp (les anodins "Mystery to me" et "Penguin").
Avec son fonds mégalo, il espère un succès mainstream.

Le boss des studios Sound City lui fait entendre l'album récemment produit d'un duo, Stevie Nicks et Lindsay Buckingham. Elle au chant - une voix de crécelle, sans nuance - et lui à la guitare : un sens du son magnifique, une aisance technique et une versatilité remarquable, capable de jouer acoustique, électrique, de la guitare, du banjo. Tout pour plaire à Mick Fleetwood qui voudra l'engager sur le champ.
Il n'avait pas prévu que Lindsay imposera un "c'est tous les deux ou rien".

C'est ainsi que Fleetwood Mac en sortira bouleversé (le couple s'imposant devant et au centre) mais régénéré et enchainera des albums "américains", tous multi-platinés, inondant le monde de ses tubes super produits et formatés Fm chic ("Fleetwood Mac" 1975, "Rumours" 1977, "Tusk" 1979...), une époque où sur les pochettes les listes de coiffeurs et maquilleurs remerciés sont plus longues que celles des musiciens.

Les bandes que Mick Fleetwood avait entendu lors de sa visite étaient celles de cet album de Nicks et Buckingham sorti dans l'anonymat fin 1973, publié en auto-production. Il connut un petit regain de notoriété lors de l'antrée du couple dans le Mac, puis retomba dans l'oubli, au point de ne jamais avoir connu de réédition Cd. C'est aujoud'hui chose faite via une remastérisation soignée signée Rhino.

A l'évidence Lindsay Buckingham est un guitariste d'une grande finesse (les instrumentaux "Stephanie" et ""Django", "Long distance winner"), envoyant quelques clins d'oeil à Peter Green ("Don't let me down again"), se sert à merveille du bottleneck ("Lola blues") et s'avère un compositeur punchy qui prendra sa part aux succès à suivre du Mac (le tubesque "Don't let me down").