Alright on top

Luke Slater

par Martin Dekeyser le 03/05/2002

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
I can complete you
Searchin' for a dream


Voilà un peu plus de dix ans que Luke Slater est apparu sur la scène techno anglaise en lignée directe des papes de Detroit et du mouvement acid-house. En 1997, il signe un contrat chez Novamute pour qui il sort "Freek funk" puis "Wireless" en 1999, deux albums de funk électronique abstrait. Surfant sur la vague du revival 'electro' mais cherchant surtout à démontrer ses qualités de songwriter techno-pop, il quitte son précédent label pour signer chez Mute un album en rupture partielle avec ses précédentes compositions. Finie l'austérité passée, Luke Slater invite sur "Alright on top" Ricky Barrow, l'ex-chanteur du groupe trip-hop The Aloof, et en profite pour habiter sa musique de ce timbre soul. Pour ce qui est de la continuité, c'est l'ami de toujours Alan Sage qui officie encore une fois à la production. "Nothing at all", premier single, ouvre le jeu dans un registre big beat qui ne pâtirait pas au programme des Basement Jaxx ou des Chemical Brothers. Nettement plus teinté d'electro-vintage, "I can complete you", supporté par une voix vocodée mélancolique, pourra sans conteste provoquer des déhanchements chez les plus frigides. "Searchin' for a dream" donne toute son amplitude au phrasé de Ricky Barrow, posé sur un beat sec et tranché, heureusement soulagé par des nappes sombres et diffuses. L'ensemble de "Nothing at all" souffre néanmoins des prétentions de son auteur. A force de jouer dans le registre pop mélodique et rythmique bourru, il se complaît dans la redite d'un registre fort carré quand il n'étouffe pas le souffle de Barrow en l'inondant de redondances. On reste un peu sur sa faim et on se dit que le parallèle fait plus haut avec Basement Jaxx n'était pas innocent. Tout comme eux, Luke Slater n'a pas fait un concept album mais bien plutôt quelques singles efficaces accompagnés de pas mal de déchets. Une dernière petite remarque : ne manquez pas la plage 10 instrumentale qui fait en quelque sorte le pont entre l'avant 'straight-techno' et l'après 'techno-pop'. Comme quoi, les Chemical Brothers avaient vu juste avant tout le monde.