Romantica

Luna

par Vincent Théval le 27/08/2002

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Lovedust
Weird and woozy
Mermaid eyes


En 1997, Dean Wareham s'échappait de Luna pour enregistrer avec son épouse, sous le nom de Cagney and Lacee, un album de reprises. Cédant en cela à un vieux fantasme Lee Hazlewood-Nancy Sinatra, les deux amoureux reprenaient façon Bontempi quelques classiques de la pop romantiques américaine, dont deux scies du vieux Lee. "Mermaid eyes", l'un des meilleurs moments de "Romantica", sixième album de Luna, retrouve le charme suranné de Cagney and Lacee. Un vieux synthé 'vintage' vient souligner une guitare rythmique qu'on jurerait échappée de la collec' à Buddy Holly. En lieu et place de Madame, c'est Bretta Phillips qui vient pousser la chansonnette, nouvelle recrue remplaçant le bassiste démissionnaire Justin Harwood. C'est à peu près la seule nouveauté sur ce Luna cuvée 2002. On aimerait dire que la belle apporte un supplément de lascivité, un 'plus' sauvagement sexy. Mais non, et pour cause : cela fait déjà dix ans que la musique de Luna est sexy, souple, inventive et racée. Luna est l'un des meilleurs groupes du monde, Dean Wareham un chanteur formidable et Sean Eden un guitariste de génie, c'est entendu. Leur musique, allaitée aux deux mamelles Velvet Underground et Television, est une pop cotonneuse assise sur une solide rythmique aux infinies possibilités. "Romantica", même s'il est un cran au-dessous des trois derniers efforts de Luna, apporte, avec classe, son lot de petites surprises : un gimmick de synthé accrocheur sur "Lovedust", une voix trafiquée et des choeurs mutins sur "Weird and woozy" assurent le spectacle. Les paroles font toujours mouche (" In 1995 I told a thousand lies/ Let me tell you about the agony of love " sur "1995"). Deux ou trois morceaux marquent le pas, mais rien d'assez grave pour nous détourner de ce disque attachant d'un groupe merveilleux. D'habitude, c'est l'inverse.