M83

M83

par Yves Canevet le 11/10/2002

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Carresses
Slowly


Située très bas sur l'horizon, dans la constellation de l'Hydre femelle, la galaxie M83 est une sœur jumelle de la voie lactée, dont elle est éloignée de 13 millions d'années-lumières. Et il y a de la vie sur M83. Là où de nombreux aventuriers de l'électro ont échoué, le duo d'Antibes parvient à jouer une musique à la fois électronique et organique, qui parle au cœur avant de s'adresser au cerveau. Le défi est pourtant ardu et l'électro est un genre qui m'a toujours semblé atteindre rapidement ses limites. Derrière l'inventivité de façade des boucles et des semples, il y a souvent une difficulté à accrocher réellement l'oreille de l'auditeur, un manque d'inspiration, voire un manque de talent. Rien de cela chez M83. Inégal et attachant, le disque est constellé d'étoiles filantes (et de semples de dialogues de films) : "Night" et ses claviers au son de guitares qui sonnent comme des claviers, "I'm getting closer" qui enfourche son vélo vers le doigt ridé de E.T., "Carresses" dont les nappes atmosphériques sont comme un paysage martien à travers la visière du scaphandre,"Sitting" et "Slowly" en forme de bande-son d'un jeu sur ordinateur du début des années 80. Étonnamment, ces deux morceaux suscitent une nostalgie du Commodore 64 et du ZX Spectrum, à travers le souvenir d'enfance des thèmes musicaux de leurs shootings games idiots mais efficaces. Enfin, "I'm happy she said" part dans l'espace loin du Skylab, toutes amarres larguées. Mission to Mars.