Pandora

Makoto Ozone - the Trio

par Nicolas Bremaud le 26/09/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Pandora


On est d'abord frappé par l'excellence de chacun des trois musiciens de ce trio et par la cohésion de leur assemblage. Leur virtuosité, la richesse de leur vocabulaire et le naturel avec lequel ils se sortent des pires chausse-trappes rythmiques signalent sans ambiguïté leur appartenance à l'élite des jazzmen. De la part du batteur Clarence Penn et du contrebassiste James Genus cela ne surprendra personne. En revanche plus d'un amateur sera étonné de voir ainsi débouler le pianiste Japonais Makoto Ozone que peu de gens connaissent et qui s'avère être un improvisateur très imaginatif et séduisant. S'il faut mettre un bémol à notre enthousiasme, c'est que les compositions, toutes du pianiste ou du batteur, sont de qualité très inégale. De la platitude et des clichés hard-bop de "You never tell me anything", à la troublante inquiétude de "Pandora", il y a un long chemin que jalonnent les autres pièces, plutôt réussies dans l'ensemble. L'album bénéficie en outre de la présence d'un invité de marque, que ne signale pas la pochette, en la personne du saxophoniste Branford Marsalis. "Réunion", une pièce très énergique et abstraite que l'on dirait taillée sur mesure pour lui est évidemment superbe mais la surprise vient de "Pandora" où son jeu au soprano rappelle très étrangement Wayne Shorter, ce qui animera probablement les discussions de ses admirateurs. Citons aussi parmi les réussites de ce disque, un "Pennilium" mordant et survolté, et "Blessing the world" dont le matériau mélodique séduisant quoiqu'un peu 'facile' est relevé par une structure astucieuse.