Kryzalyd

Mal d'Aurore

par Oli le 02/04/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Ma douce amertume
Sometimes


Cet album est très soigné, très pointilleux, Mal d'Aurore ne laisse rien au hasard et insiste sur les ambiances. Ainsi avant même de faire "play", on sait que l'opus se compose d'une intro et d'une succession de "chants" jusqu'à un épilogue. D'entrée de jeu, avec "Raven", Mal d'Aurore pose son style et annonce clairement que KoRn est une de leurs influences majeures mais s'en détache également avec un refrain très rock où les lourdes guitares laissent traîner les accords. Les rythmes sont très travaillés et à ces breaks qualifiés de KoRniens s'enchaînent des parties autrement plus rapides et carrément plus enragées et lourdes. A peine le temps de comprendre comment ils fonctionnent qu'un solo vient se superposer au-dessus de tout ça. Le son est lourd, bien maîtrisé, la puissance est là, le chant est clair, sombre, pénétré, envoûtant, passionné et déroutant, les rythmiques sont mesurées et folles. Sur "Sometimes", on comprend un peu mieux le côté "indus" du combo avec un beat plus binaire, plus excité et déchaîné sur des refrains auxquels même un garde de Buckingham en faction ne pourrait résister !!! Un peu de scratch, la voix, et des notes qui tintent dans le lointain pour "I swallow" où la gothicité du combo s'exprime enfin vraiment. Le chant troisième ou "Ma douce amertume" dévoile encore une facette de ce "Kryzalyd", Benoît peut aussi chanter en français et le fait très bien, ce n'est pas du rap-métal, c'est mélodieux, on comprend les paroles et le lancinant ensemble est très profond. Les petits sons que l'on retrouve éparpillés au sein de l'album servent ici d'interlude avant de lancer un "Cortex" très psyché, très frappé, assez démentiel dans le fond et la forme. Son chant lourd s'oppose à la douceur du commencement d' "Opéra" qui nous lacère les écoutilles tranquillement entre les gémissements plaintifs du chant vraiment impressionnants. "Amaurea", l'épilogue, déjà, et une raison de plus pour que le groupe soit indéfiniment comparé à KoRn, l'utilisation, sur un rythme militaire, d'une cornemuse (c'est une gratte qui sort ce son, bravo la pédale d'effet !) et d'un chant plus éthéré. Mais faut-il le répéter, Mal d'Aurore est très loin d'un KoRn bis, apportant beaucoup d'autres influences, créant sa propre musique et nous envoyant de belle paire de claques dans la gueule !!!