Hurricane bar

Mando Diao

par Emmanuel Durocher le 04/10/2005

Note: 5.0    

"Le Hurricane Bar était le club rock de Borlänge dans lequel tout se passait dans les années 90, lorsque la britpop dominait les débats. Il y avait là de vrais durs, des criminels… ils adoraient la britpop. Il y avait tout le monde et on voulait tous y rentrer, nous les premiers même si nous étions vraiment jeunes. Parfois, on nous laissait faire des premières parties, c'est là qu'on s'est fait les dents"... Il y a de la nostalgie dans les dires de Björn et Gustaf, chanteurs et guitaristes de Mando Diao, ce groupe suédois déjà coupable de "Bring ‘em up", premier album paru il y a deux ans. Il y a une part d'Oasis chez eux, mais pas seulement, avec leur attitude un peu arrogante on a l'impression qu'ils cherchent à s'attribuer la place vacante des défunts Libertines ou des Strokes traînards sur le podium du rock un peu hautain, mais sans la prestance des premiers et le talent des seconds.

La plupart des quatorze morceaux sont efficaces et les mélodies sont carrées, naviguant entre le punk rock ("Clean town", "Annie's angle", "Cut the rope" avec leurs sonorités qui évoquent les Clash) et la britpop ("God knows", "Next to be lowered"), d'autres virent vers un folk urbain (la langueur de "Added family" et "Ringing bells") ou versent malheureusement dans la grandiloquence ("If I leave you", "White wall"). Le problème c'est qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu ces titres des dizaines de fois et même si les musiciens ont l'air de se démener derrière leurs instruments, il se dégage une certaine monotonie au fil de l'album.

Laboratoire d'un rock nouveau tendance garage, la Suède est une véritable boîte de Pétri dans laquelle bouillonnent une ribambelle de groupes qui ne font pas toujours dans la finesse. Mando Diao s'y développe tranquillement en se disant qu'il y a bien une place à se faire au soleil entre The Hives et The Caesars, reste maintenant à avoir la tête un peu moins haute et des compositions plus personnelles.