Mi familia

Mangu

par Martin Simon le 20/07/2004

Note: 3.0    

Depuis "Calle luna, calle sol", sorti en 1998, et malgré quelques brèves ré-apparitions (dont un featuring avec NoJazz), on aurait presque juré que Mangu avait mis un terme à sa carrière. Le revoilà pourtant avec "Mi Familia", un album qui en dit long sur ses influences... A mi chemin entre deux cultures, "Mi familia" s'inspire en effet d'un parcours géographique singulier, de la République Dominicaine dont il est originaire (et manifestement fidèle aux racines), au Bronx où il s'est exilé très tôt, découvrant la culture hip-hop.

Que dire de ce nouvel album ? Le jeune latino se revendique avant tout "hip-hop" (non ce n'est pas J-Lo !!!). Peut-être. Reste qu'il pratique un métissage très brouillon, perdu dans les références abordées (Hip-hop ? Ragga ? Salsa ?) et sans réelle maîtrise. Résultat : quand il veut faire dans la douceur, il pond un objet sirupeux à souhait ("Mi ultima inspiracion") ; quand il veut que les corps se déhanchent, c’est sans amplitude sonore ("Chula", "Divina"). Le tout couronné d'arrangements electros mal foutus : on frôle très souvent un R'n'B insipide version Skyrock. Le disque trouvera un faible regain d'intérêt avec "Mi familia" ou "Rosa francesa", mais, une fois encore, l'ensemble s’essouffle très vite. A croire que Mangu se fait acteur d'une vogue dance floor fadasse et surproduite, alors même qu'il aurait pu offrir un panorama plus enthousiasmant de sa culture (rappelez-vous le tube "La playa").

Avec "Mi familia", les Amériques se font la gueule. Taillé pour les soundsystems, il est probable qu'on le retrouve plus facilement en musique d'attente d'une compagnie de taxis. Du hip-hop latino ? Après tout, pourquoi pas. L'espagnol est une langue qui s'y prête bien : dans le registre, Cypress Hill, Funkdoobiest ou autres Delinquent Habits s’y sont plutôt bien pris. Encore faut-il avoir une once de créativité.