Dharma days

Mark Turner

par Sophie Chambon le 01/07/2001

Note: 5.0    

Dharma days est le quatrième album chez Warner de ce saxophoniste ténor post-bop qui a joué avec les grands de la scène actuelle, de Brad Mehldau à Joshua Redman, tout en cherchant à ouvrir une voie personnelle. Il sonne parfois comme un blanc, ce qui pourrait paraître un comble, tant il se tiendrait dans la lignée d'un Warne Marsh, le complice au ténor du pianiste Lennie Tristano, "l'avant-gardiste des avant-gardistes". Peut-on pour autant parler d'un son nouveau, d'une inspiration autre dans cet opus, qui ne fait que marquer la persévérance de ce musicien qui signe un album par an, tranquillement ? Turner en a composé tous les titres et dirige subtilement ce quartet où s'épanouit le guitariste Kurt Rosenwinkel, qui assurément, est un partenaire idéal. A-t-on cependant un frisson à son écoute, malgré une technique impeccable ? Vu la qualité de son timbre, sa sensibilité expressive sans être tapageuse, Mark Turner ne pouvait-il pas oser davantage et franchir quelques limites justement, pour annoncer une nouvelle frontière ? Certes il y a une réelle unité de ton et une cohésion admirable dans ce quartet : on pense s'exalter un instant avec la triste ballade "We three", mais ne s'agit-il pas plutôt d'une latence perpétuelle ? Cela ne démarre jamais vraiment. Parions qu'au prochain album, Mark Turner nous surprendra davantage.