Martin Rev

Martin Rev

par Jérôme Florio le 31/08/2008

Note: 5.0    


Martin Rev publie son premier disque sous son nom presque en même temps que celui de Alan Vega, sa moitié au sein de Suicide. Mais alors que Vega décroche un succès avec "Jukebox babe", Rev publie au contraire un disque d'électronique inquiétante, les deux pieds dans la marge.

Au sein de Suicide, impassible derrière ses claviers, Rev est condamné à être en retrait : impossible de rivaliser avec les beuglements de lycanthrope rockabilly de Alan Vega. Sur ce "Martin Rev", il ne sort de son mutisme que sur un seul titre ("Baby oh baby", du pur Suicide froid et clouté). Le reste est instrumental : on retrouve ces rythmiques chuintantes, qui hachent menu des boucles rythmiques qui cognent comme du sang dans les tempes. Les nappes de claviers, parfois rêveuses ("Mari"), prennent l'espace laissé vide par la voix de Vega. Cette opposition provoque le malaise, une impression renforcée par des structures sournoisement infectieuses et hypnotiques. Les titres en bonus, plus ambient, sont autant narcotiques que planants.

De l'électro parée pour le combat de rue : l'intention de Martin Rev semble être de sonner très dur, de manière peut-être un peu ostensible. La radicalité de l'ensemble n'a en tout cas pas pris une ride.