The magical world of the strands

Michael Head

par Francois Branchon le 01/11/1997

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
The prize
Hocken's hey
Queen matilda


Il y eut toujours dans l'histoire de la pop anglaise une tradition de chansons jolies et pleines d'harmonies, arrangées de manière subtile, souvent l'œuvre de groupes peu connus mais rangés au rang de cultes par ceux qui eurent la chance de les découvrir et tomber sous leur charme. La brit-pop privilégie depuis plusieurs années les sons plus bourrus, mais la véritable harmonie, celle qui manquait tant et que ranime Michael Head, est celle de groupes comme Magna Carta, Donovan dans sa période Open Road ou Fantastic Something sur le label Cherry Red en 83... Michael Head fut toujours un peu décalé ! En 1983, repéré par les belges du label des Disques du Crépuscule puis signé par Virgin, il propulse dans les airs avec son groupe les Pale Fountains une pop flamboyante arrangée façon Chapeau Melon et Bottes de Cuir. L'aéronef s'écrase au décollage en un flop retentissant. Quelques singles ("Thank you", "Jean's not happening") et deux albums plus tard (devenus cultes), le groupe s'arrête. Les années qui suivent laissent la trace amère d'une dérive de Head pas vraiment contrôlée. Saluons la renaissance d'un homme, sa flamme retrouvée, son inspiration au zénith, et son label le Village Vert, maître d'œuvre de la réhabilitation. Un album plein, cohérent et subtil qui érige en outre un pont entre Albion et certains songwriters américains : on pense bien sûr à Arthur Lee de Love ("And luna" lui est dédié) mais aussi au Tim Buckley de 1967 et aux trop méconnus Pearls Before Swine de Tom Rapp et à Shawn Phillips.