Vidéo greatest hits - History

Michael Jackson

par Francois Branchon le 30/11/2003

Note: 7.0    

Douze clips pour résumer l'apogée d'une carrière, de 1982 à 1999, lorsque le benjamin de la tribu Jackson, pris en mains par l'arrangeur-producteur Quincy Jones (réalisant là le plus gros coup de sa déjà longue et prestigieuse carrière) dominait le monde de la pop (au sens américain) en publiant "Thriller", l'album le plus vendu au monde, variété haut de gamme, magistralement mise au point et réglée pour danser. Accordant aux clips une importance décisive dans la promotion, Sony et Jackson n'ont pas lésiné dans le choix des réalisateurs (John Landis, Martin Scorcese...), allant même jusqu'à proposer des versions à longueur de moyen-métrages.

Le coeur de la sélection de ce DVD est naturellement l'album "Thriller" de 1983, avec les clips de "Billie Jean", "Thriller" (14 minutes de mini chef d'oeuvre d'horreur signé John Landis) et l'orgasmique "Beat it" (difficile aujourd'hui à regarder sans évoquer le remake 'Eat it" de Weird Al Jankovic). Ils sont fort bien encadrés par la version longue (18 minutes) de "Bad" de Martin Scorcese (qui ne semble pas à son meilleur sur les commandes alimentaires), la version "panthère" controversée de "Black or white" de l'album "Dangerous", "Remember the time" et ses influences égyptiennes (clip de John Singleton), "The way you make me feel" (version longue de 9'30) et "Rock with you", le premier single tiré de "Off the wall" son premier album solo.

Quinze ans plus tard, regarder Michael Jackson génère une impression mitigée. Prendre les clips dans leur ensemble et avec la distance du temps, réduit ses qualités d'acteur à néant ("Bad", parfois ridicule, quand il en rajoute dans le registre "petit black pur et incompris") et celles de danseur, qu'on supposait immenses, à quelques figures de style balisées, toujours les mêmes, reproduites comme des tics. Une lassitude que quelques fulgurances parviennent cependant à couvrir, notamment le clip "Thriller", vrai film à part entière et la mise en scène-remake de "West side story" de "Beat it", qui peut se regarder en boucle. Restent aussi toutes ces images, qui à ce moment-là (seulement 15 ans d'âge, mais quelle différence d'époque) n'étaient pas de seules prétextes à marketing et merchandising, mais aussi de la création artistique.