The happy error

Michael Santos

par Hugo Catherine le 08/02/2010

Note: 8.0    
spiraleEcouter


  "The happy errors" ne révolutionne pas l'electronica mais Michael Santos, ne tombant jamais dans l'expérimentation facile et aride, présente ici une belle matière sonore, claire et scintillante. Le compositeur maintient les fréquences, les volumes et la densité à un niveau toujours supportable, et crée ainsi une forme d'harmonie contenue. Les saturations sont maitrisées, les sons parasites caressés, les craquements emmitouflés. Avec ses petits éclats de sons, Michael Santos dompte une matière agile et glissante.  

Les morceaux donnent l'impression de pouvoir se prolonger à l'infini. Sur "Swing deluxe", le mouvement est lourd et enveloppant. Le minimalisme n'est pas ici dans l'économie des sons mais dans la retenue. Ainsi, "Supercolour", peut-être la piste la plus aboutie, consiste en un éparpillement de tintinnabulements. En creux, ceux-ci laissent apparaître un beat discret, impulsant un allant certain. Au bout de quatre ou cinq morceaux, nous approchons une belle unité créative : entre élévation et tension, "Hopefully Helsinki" est un subtil arrangement de nappes claires et de grincements permanents. Les transitions entre les morceaux sont parfois à peine perceptibles. Paupières tombantes, nous sommes hypnotisés par une matière s'intensifiant puis se ramollissant.  

Malgré quelques interférences plus agressives et plus sombres, avec "Upper cosh" notamment, l'impression d'extrême luminosité prédomine, à la limite de l'aveuglement. Sans agression subite, sans agression subie, "Returning champion" ressemble à des battements d'ailes dans le ciel.