| | | par Vincent Théval le 21/07/2003
| Morceaux qui Tuent
Respire
La peur
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| Parce qu'on y retrouve beaucoup de éléments ressassés depuis des dizaines d'années par une variété et un rock français sclérosés - engagement politique bon enfant, chronique sociale désenchantée, réalisme poétique, décontraction faussement je-m'en-foutiste - l'univers de Mickey 3D suscite d'abord beaucoup de méfiance. Mais devant les évidents talents d'auteur et mélodiste de Mickael Furnon empaquetés dans un emballage très séduisant, il faut bien avouer que l'on tient là un des groupes les plus valables de l'hexagone.
D'abord, et malgré un héritage assez lourd qui le fait parfois déraper vers quelques facilités, Mickey 3D est constamment surprenant dans les mots choisis: des envolées hilarantes contrebalancent régulièrement des paroles à la tonalité plutôt sombre, emmenant les chansons vers un humour à froid ("Les gens raisonnables") ou carrément barré, à la limite du dérapage inquiétant ("Demain finira bien ?" ou "Les enfants").
Mais surtout, c'est un art de la production maîtrisé sur le bout des doigts qui fait décoller des mélodies accrocheuses et réjouit les sens. Tout en conservant le côté bricolo qu'on lui connaît, le groupe passe le turbo jusqu'à un son énorme, ample et chaleureux basé sur des rythmiques très efficaces, boîtes à rythmes, batterie et basse de concert pour enlever le morceau ("La peur", très impressionnant sous un déluge de guitares et synthés).
Avec une inventivité bondissante, jamais avare en instruments (piano, accordéon, blip blip variés, synthés, guitares etc), transformant son chant à l'envie, Mickey 3D sait être ultra efficace sans être putassier, viser juste sans trop de calcul, avec un sens aiguisé du petit plus qui fait la différence. En déployant ainsi leurs talents sur une très vaste palette d'ambiances et de sons, les stéphanois nous assurent au moins qu'on ne va pas mourir d'ennui.
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