Asi duele un verano

Migala

par Guillaume Cordier le 19/01/2000

Note: 9.0    

A la première écoute, on peut être surpris, voire dérouté par la variété des styles, par l'hétérogénéité des morceaux entre eux, des mélodies, de la voix et des samples... Disque inclassable, puisant sa source dans les horizons éclatés de l'ancien rock tel que pouvait le rêver un Leonard Cohen (entre autres) et du nouveau, plus aérien, plus aventureux peut-être, en tout cas différent, celui de Tortoise ou de Labradford. Voix grave déroulant ses incantations et ses rêveries face à un paysage imaginaire, illimité, dont les lignes suivent les arpèges d'une guitare envoûtante, dont les contours vont parfois se perdre dans la magie d'un folklore espagnol retrouvé, plongeant amoureusement dans le vide des silences, émergeant à nouveau avec les plaintes d'un piano, avec les cris d'une baleine ("And the whale was a fish to the moon" nous souffle le chanteur), et les bruissements de la nuit. Une musique pour rêver, pour s'éteindre, qui nous fait croire à un rock sans frontière et sans limite (le groupe est espagnol), où le passé côtoie le présent, où l'anglais et l'espagnol se rejoignent en un seul murmure, en une seule voix qui n'attend qu'à s'envoler... Un album saisissant de beauté et de simplicité (à la deuxième écoute...).