C'mon miracle

Mirah

par Pascal Saraiva le 02/02/2005

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
You've gone away enough
Jerusalem


Mirah (Yom Tov Zeitly) originaire de Philadelphie commence à écrire des chansons dans sa chambre alors qu'elle n'est qu'étudiante. En 1997 sort un premier album passé totalement inaperçu "Storageland", deux autres suivront sur le label K Records, "You think it's like this but it's really like this" (2000) et "Advisory committee" (2002). En plus de cette carrière solo, elle participe à plusieurs groupes/projets dont The Microphones.

Mirah possède l'une des plus belles voix de la "musique indépendante" et elle ne perd pas de temps pour le démontrer. Tout au long de "Nobody has to stay", un des titres doux de l'album, Mirah guide sa voix dans des sommets de fragilité, un rien semblant capable de la faire tomber, mais heureusement une harpe, puis une guitare la soutiennent. "Jerusalem" est le single potentiel avec son texte engagé en rapport avec ses origines juives et son allure entêtante et sa batterie éclatante. C'est justement ces différences de rythmes qui sont intéressantes, on passe de titres calmes ("Nobody has to stay", "You've gone away enough") à d'autres rapides et entraînants ("Look up"), et il y a aussi les "deux en un", "Don't die in me", avec d'évidentes influences latines d'un récent voyage en Argentine, qui monte en crescendo pour atteindre un rythme samba et "The light" qui fait le cheminement inverse, partant d'une batterie saturée pour arriver à une guitare acoustique. Impression de vagues, tantôt délicate, tantôt puissante.

Alors que sur les disques précédents, Mirah touchait en écrivant des textes qui nous appartenaient un peu aussi, elle est sur ce troisième album beaucoup plus intimiste, parlant ouvertement de ses convictions religieuses ("Jerusalem") ou d'une rupture amoureuse ("We're both sorry"). Ceux qui connaissaient déjà Mirah et en appréciaient les textes pourront se sentir déroutés mais ils découvriront une autre facette de la chanteuse.

Bien qu'assez court, "C'mon miracle" se révèle un excellent accompagnement pour les réveils de journées printanières, soleil dans les yeux et esprit divaguant.