| | | par Guillaume Cordier le 22/02/2002
| Morceaux qui Tuent Duo abstractions 5
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| L'austérité de la musique de Monolight (pseudonyme de Rune Kristoffersen, fondateur du label norvégien Rune Grammofon) d'abord déconcerte. Se contenter de peu, tel semble être le moyen de survie dans la traversée de ces dix morceaux électroniques plutôt arides. Et telle est la démarche du musicien, qui se limite aux ressources offertes par l'alliance de synthés analogique et numérique. Pour accentuer encore la fragilité de son univers sonore, Monolight improvise. On imagine alors un musicien exagérément attentif et appliqué à faire vivre ensemble quelques lignes mélodiques, dont les trajets imprévisibles prouvent à quel point ce dernier est soucieux de liberté. Le premier morceau est méditatif, les autres seront presque frénétiques : une ligne mélodique en poursuit une autre, dans une sorte de course contre la montre (écoutez les biens nommés "Duo abstractions 1" et "Duo abstractions 3" pour s'en convaincre). Un art du dialogue se met ici en place. De la même façon, partant d'un rythme volontairement répétitif, le musicien ne se décourage pas, il en suit toutes les variations, lui donnant substance, couleur, force ("Red mystic" et l'enjoué "Duo abstractions 5"). Vulnérable, née de l'instant, cette musique s'attache à l'essentiel : moduler l'espace sonore et lui donner vibration humaine. |
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