The night

Morphine

par Francois Branchon le 20/01/2000

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Take me with you


Difficile d'écrire sur Morphine, de ne pas évoquer les superbes souvenirs que procura "Good" le premier album, que "Cure for pain" le deuxième confirma, ce son si particulier qui donnait au groupe une personnalité si attachante et identifiable dès les premières notes. Une musique qui n'était pas du jazz, mais plus tout à fait du rock non plus, cette bizarre mais formidable rencontre entre une batterie, un saxophone et une basse à deux cordes jouée au bottleneck ! Difficile aussi de cacher la déception des deux albums suivants, peu inspirés, transparents, d'un groupe à la recherche d'une recette perdue. Morphine tournait beaucoup (trop ?) et la scène leur donnait l'occasion de radicaliser leur musique, avec un son plus abrupt et une rage plus rock. Une scène qui aura finalement eu la peau de Mark Sandman, l'âme de Morphine, son compositeur, bassiste et chanteur, mort à la Molière, fauché par une crise cardiaque sur des planches italiennes en juillet 1999. Difficile d'écrire aujourd'hui sur ce cinquième album posthume, terminé en juin juste avant la tournée. Difficile de ne être forcément indulgent envers un homme qui était attachant, parce que vrai et preneur/donneur de plaisir. Mais ce ne sera finalement pas la peine : car si la musique de "The night" a toujours cette ambiance un peu moite et élastique, ce saxophone rampant et sinueux, elle s'est enrichie de nouveaux sons, des instruments des musiciens invités, et cette diversité renouvelle un peu l'ambiance. Il faut cependant attendre le morceau final, "Take me with you" et son violon qui s'enroule à la perfection, pour savourer un très grand plaisir.