Beeing nice doesn't pay

Mother of Two

par Jérôme Florio le 31/01/2017

Note: 7.0    

Mother of Two est une famille monoparentale, puisque après quelques Ep en trio Julien Gaulier (Hey Hey My My) en est la principale cheville ouvrière. Il semble avoir atteint son but : obtenir la garde du son "indie pop" à guitares des années 90.

Julien a fait de son "Beeing nice doesn't pay" une sorte de grosse madeleine en forme de best of de Frank Black, Weezer… On est à la limite du plaisir coupable régressif mais pas d'erreur sur la marchandise, c'est du bon boulot très mélodique, avec des guitares qui sonnent bien - ce qui est complètement indispensable à la réussite du disque. Mother of Two pourrait être un genre de tribute band, mais avec des chansons originales, sauf une reprise copie conforme et assumée comme telle de Ween ("What Deaner was talking about"). Le but ne semble pas être de recréer un quelconque âge d'or musical (les années 90 n'auront accouché d'aucun bouleversement majeur) mais de faire revivre avec un esprit taquin et partageur (le duo "Colorblind" avec la Suédoise Johana Wedin) le son d'une époque, une manière d'alterner couplet calme - refrain énervé qui parlera à tous les fans des Pixies. Oui cela fait plaisir, on doit avoir à peu près le même âge que l'auteur ("199094") donc on est dans nos pantoufles, et on préfère même écouter ça au dernier Shins. La copie est meilleure qu'un original qui a perdu de sa magie. En filigrane on ne peut s'empêcher de se poser la question à laquelle les Kinks de Ray Davies n'apportaient déjà pas de réponse en 1968 : "Where have all the good times gone ?". Sans aucune nostalgie.



MOTHER OF TWO Tiger (Clip 2015)