Origin of symmetry (par Christian Tranchier)

Muse

par Christian Tranchier le 14/08/2001

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Citizen erased


Un bruit de fond médiatique compare depuis "Showbizz" (son premier album) Muse à Radiohead, et enfonce le clou avec ce deuxième. Comparaison vaguement agaçante et raccourci un peu facile, comme si depuis "OK computer", tout groupe ayant la prétention de faire du pop-rock progressif devait automatiquement être une sous-merde de Radiohead. Ce qui ne dédouane pas Muse pour autant ! Car Matthew Bellamy et ses acolytes ne se sont pas trop fatigués, exploitant la même veine que "Showbizz", une recette apparemment payante. A ce stade, ils ne risquent pas de révolutionner grand chose, mais s'en soucient-ils ? Les guitares sont crispées et agressives (comme il faut) et on a la désagréable impression (certitude) d'entendre les mêmes notes d'une chanson à une autre, comme cette putain d'intro de piano, répétée au fil de l'album. Muse sombre dans la parodie, et dès son deuxième album. Au moins Placebo avait su éviter le piège jusqu'à "Black market music". On est peiné. Le côté répétitif de "Origin of symmetry" lasse et les "virtuosités" vocales de Mathew Bellamy n'arrangent pas l'affaire. Il en abuse parfois tant (sa voix de castrat frise le ridicule dans "Micro cuts") qu'on est encore plus peiné. Heureusement, Muse possède les ressources nécessaires ou/et la lucidité commerciale pour pondre de belles envolées musclées. "Citizen erased" par exemple, est un condensé de qualités : ample, lyrique, symphonique, démesuré... Tout le contraire du reste.