Gone back to Texas

Neil Black & Healers

par Francois Branchon le 18/02/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Who do you love
Lisa's lullaby


Fondamentalement rock-blues blanc, Neil Black évite tous les écueils Rank Xerox du genre (photocopie des sempiternels même plans) et enrichit son album d'incursions pleines de soul et de pop, inspirées directement du Sud, le Texas proclamé du titre, mais aussi la Nouvelle Orléans.

Avec une voix assez proche de celle du Jim Morrison de "Hard rock cafe", Neil Black, guitariste parfois bavard, s'offre une belle ambiance swamp de derrière les bayous qui ravira les inconditionnels de Slim Harpo, Tony Joe White voire ceux de Creedence Clearwater Revival, des sonorités de guitare dignes des Allman Brothers quand Duane Allman était encore là pour causer à Dicky Betts (sublime instrumental "Lisa's lullaby") ou une montée à l'abordage de "Who do you love", le classique de Bo Diddley (morceau idéal pour l'improvisation). Sa version est enregistrée en concert (terrain de jeu idéal) et elle en rappelle une autre, celle fameuse de Quicksilver Messenger Service au cours de laquelle John Cippolina propulsait sa guitare bourrée d'acide à des altitudes connues de lui seul. Neil Black, se risque lui aussi au psychédélisme, mais dans une tonalité plus "à froid" et, en dix minutes, y rend un superbe hommage à Jimi Hendrix, avec des sonorités de guitare lumineuses et ouatées, références à "Electric Ladyland".

Un album bien campé sur ses douze mesures, mais qui sait balancer alentour des clins d'œil de vrai bonheur.