Pandora's box

Nihil

par Oli le 25/06/2004

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Mensonges
Coma


La descente aux enfers de la sérénité et de la plénitude continue pour Nihil : après avoir mis de la pop dans leur senti-métal, voilà qu'ils débranchent leurs guitares et sortent pianos et ensemble à cordes... Le chemin de la pureté absolue passe par la recomposition de leurs titres... Ils les défigurent calmement, les déclinent sur ce nouveau thème de la quiétude. Ainsi "Deus pendulum" qui était loin d'être une berceuse devient "The time machine", les plaintes sont susurrées, murmurées à l'arrière plan, la mélodie sinueuse pénètre doucement nos esprits, quelques notes dont il est impossible de se détacher, le titre est presque méconnaissable, juste un goût de déjà entendu quelque part... mais où ? Même constat pour deux titres de l'album "Invisible" : "Fragile" devenu "Frailty (thy name is woman)" et "Lies within" devenu "Mensonges", Nihil n'a jamais été aussi doux à l'oreille, la caisse claire semble lointaine, le chant se dédouble, la basse occupe l'espace, des violons surgissent des tréfonds de l'imagination sonore des Bordelais, la renaissance de ces titres est un véritable récital. "Mensonges" conserve une partie de sa rugosité, de sa dynamique, les accords nous lacèrent, les toms étouffent les cris de souffrance, c'est un véritable supplice de délicatesse.

Nihil va au bout de son idée, casser son image métal, adoucir les angles, faire montre de son talent de composition tout simplement. "Coma" en est une dernière preuve, qui entraîne dans un tourbillon sonique inarrêtable mais parfaitement contrôlé... Ceux qui voudraient les enfermer dans une boîte sont avertis, Nihil est insaisissable, ils savent tout faire.