Person pitch

Panda Bear

par Jérôme Florio le 08/05/2007

Note: 9.0    

Effet "time capsule" déphasant et garanti pour le second disque en solo de Panda Bear (après "Young prayers", 2004), un membre des étonnants Animal Collective. Shaman de l'électronique, Noah Lennox réalise un tour de force : capter les (bonnes) vibrations d'une étoile morte, celles d'une "surf-music" figée pour l'éternité dans les sixties sous une pose souriante et un soleil éclatant.

"Person pitch" flotte tout entier dans un espèce d'éther pop, à la limite d'une transe extatique. Panda Bear prélève de tout petits bouts d'ADN de sa discothèque - échantillons impossibles à identifier, samplés en boucles très brèves qu'il habite d'un chant presque plus psalmodié qu'articulé. A l'aide de moyens diamétralement opposés, il parvient on ne sait comment à recréer une émotion semblable à celle dégagée par le son carillonnant des Beach Boys, mais en plus acide : il est seul alors que les californiens chantaient à cinq ; bidouille génialement des samples quand Wilson utilisait un orchestre ; et vous en connaissez beaucoup des plages de sable fin à New-York ?

Le son ouaté, enveloppé d'une reverb d'un autre temps, hypnotise. Il est tour à tour vaporeux ("I'm not"), saccadé (les guitares rythmiques genre "What goes on" du Velvet Underground sur "Bros"), dansant, ou éprouvant et parasité – "Girl/Carrots", un titre assez drôle à l'image de la superbe pochette en clin d'oeil à celle de "Electric Ladyland" de Jimi Hendrix.

"Person pitch", unique en son genre, est assez confondant de grâce.


PANDA BEAR Comfy in nautica (Clip)