Blue notes

Paul Burch & WPA Ballclub

par Francois Branchon le 20/09/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Carter Cain


Au contraire d'un Jason Ringenberg, jouant joliment la carte du cul entre les deux chaises pop et country, Paul Burch a choisi la schizophrénie du double visage. Avec son groupe Lambchop, une pop vivante et élaborée (qui suinte toutefois la campagne entre ses plans) et sous son nom, une country bluegrass académique pur Sud. L'album est inégal. Il débute fort bien, avec "Willpower", ballade de gospel blanc aux réminiscences vocales à la Presley, puis "Forever young", un superbe galop sur les pistes poussiéreuses, où les pedal steel guitares sifflent comme des trains venus de nulle part (rappelant le "Two lane highway" de Pure Prairie League). Il se gâte avec "Isolda" (qui rame), "Long distance call" (trop rock'n'roll). Il reprend quelques couleurs avec "Tonight, tonight", ballade-confession acoustique (de douces tranches de slide de la part du pedal-steel guitariste Paul Niehaus), s'affirme ultra-classique avec un "How do i know" bien rodé, aux accents de fins de banquets (guitare rythmique en overdrive et soli de banjo en tous genres) mais s'enterre sous un "Hard woman blues" qui le disqualifie pour le picking blues. La dernière partie (hormis l'anodin "Oh my darling" et le trop bastringue "Head over heels") relève la tête, avec "Hitting bottom" et "Foolish things the lonely do", deux simplissimes et émouvantes ballades (pedal-steel en apesanteur discrète) et surtout le clou de cet album, le magnifique "Carter Cain", une ballade enlevée contant la vie du hobo Cain, ses histoires de flics, de femmes et de serpents, morceau plein d'âme et de douce complicité, en outre cadre d'une joute jubilatoire entre la pedal-steel et la guitare, juste électrifiée.