Open The Doors - Le groupe, les chansons, la musique

Philippe Margotin

par Francois Branchon le 09/01/2022

Note: 10.0     

Comme tous les grands noms de la scène rock, The Doors ont généré une ribambelle de bouquins tous mieux renseignés les uns que les autres, mais le plus souvent compilations x fois imprimées de lieux communs, de potins ou de faits connus de tous, le business du bouquin marchant à fond sur les noms mythiques. Quelques exceptions toutefois existent - les confidences de Bruce Botnick, les biographies de Frank Lisciandro et Greil Marcus - que viendra désormais rejoindre cet ouvrage de Philippe Margotin.
Amoureux de la première heure des Doors, nous croyions en connaitre un bon rayon, et que pouvait-il objectivement rester d'inconnu ou caché au bout d'un demi-siècle d'une carrière ayant duré à peine cinq ans..
"Open the doors" nous a laissé sur le cul, il n'usurpe pas son titre, il ouvre effectivement les portes, et en grand.

Se plaçant dans le contexte du Los Angeles des sixties, de Laurel Canyon (où tous les musiciens habitaient) et l'élargissant à la Californie toute entière (essentiellement San Francisco), puis à la contre-culture américaine en général (les Doors parmi les autres), le livre choisit un angle intéressant pour tout connaisseur du groupe en documentant sa vie et son histoire par le prisme méticuleux de chacun de leurs morceaux.
Ils sont traités un par un, au fil chronologique des six albums studios ("The Doors", "Strange days", "Waiting for the sun", "The soft parade", "Morrison hotel" et "L.A. woman"). Consacrant deux pages à chacun d'eux, Margotin en aborde la généalogie, ses origines, ses influences, les musiciens et auteurs influenceurs, puis l'enregistrement, apportant à ce stade une foule de détails et témoignages sur les sessions, les dates, les participants. Et c'est là que viennent aussi les multiples informations et parfois les surprises. Au hasard, la plus surprenante de toutes, compte-tenu de la notoriété de la chanson : Carol Kaye (la fameuse bassiste de studio du Wrecking Crew omniprésente au fil des sixties sur les disques des Byrds comme des Beach Boys) tient la basse sur "Light my fire".

Somme extrêmement bien renseignée, "Open the Doors" a tout du livre définitif sur The Doors. Faire mieux va être une sacrée gageure.