KQED

Pink Floyd

par Francois Branchon le 25/03/2006

Note: 10.0     

Les joyeux freaks qui lévitèrent aux concerts de la tournée "Ummagumma" de Pink Floyd en 1969/70 ont le privilège d'avoir vu et entendu le Graal : la première mouture, éléctrique et sans orchestre, de "Atom heart mother", jouée en fin de première partie des sets avant l'entre'acte et jamais enregistrée sous cette forme, enjolivée qu'elle fut, dès juillet 1970 et le concert de Hyde Park, d'un arrangement d'orchestre à cordes qui tuait dans l'oeuf toutes ses fulgurances rock.
Depuis lors, la quête fébrile d'une trace de ce moment, pour chacun des mêmes freaks n'a cessé, d'albums pirates d'abord (celui de Montreux est le meilleur), puis avec le net, de bribes filmées (de plus ou moins bonne qualité) de concerts en Floride ou au Japon, d'un show à la BBC ou - meilleures traces retrouvées - des extraits d'une émission de la TV KQED de San Francisco.
Et miracle, c'est cette dernière que le label 4Reel vient de restaurer, de la manière la plus éclatante qui soit.

Dans un studio sans public, le 29 avril 1970, Pink Floyd en configuration scénique joue un show où en une heure, alternativement acoustique ou électrique, il va construire une mosaïque de ses trois albums de l'heure, "Ummagumma", "More" et "Atom heart mother".

Il s'ouvre avec "la chose", ses 19 minutes, son thème, son riff de guitare, ses divagations cosmiques et son final. "Cymbaline" et "Grantchester meadows" suivent, et l'électricité à nouveau avec "Green is the colour" enchaîné à un furieux "Careful with that axe Eugene" pour finir de manière languide avec "Set the controls for the heart of the sun".

Le son est très bon de bout en bout, parfaitement restitué (à partir d'une bande 3/4 de pouce d'origine) et les images proviennent d'une rediffusion sur une chaine américaine de l'émission en août 1981. Elles débutent et se terminent par des images de champs prises en vol en rase-mottes, aux couleurs hyper-saturées, un psychédélisme un peu "forcé" mais malgré tout acceptable.

Pour ceux pour qui - et j'en suis - le vrai Pink Floyd est celui d'avant "Dark side of the moon", ce concert sera l'objet à chérir, tant les concerts de cette tournée furent l'apogée artistique et émotionnelle du groupe. Chacun des quatre est à sa place, mais avec toute sa place, indispensable pièce d'un puzzle ensorcelant.

Le Graal est à vous.

(DVD toutes zones)