Septimana

Pirly Zurstrassen & Jean-Pierre Catoul

par Sophie Chambon le 24/09/2001

Note: 8.0    

C'est un disque de saison. Etrange, cette musique suit le cours d'une semaine d'automne, de pommes et de vin partagés par les deux interprètes. Violon et piano, association difficile pour cette suite qui percute pourtant et vrille les sens. Dès le premier titre qui invoque les dieux. On n'a peut-être pas dans cet album le déploiement d'une grande virtuosité violonistique, et les compositions très mélodiques suivent une linéarité toute narrative. Oui, cette musique est illustrative, et on ne s'en plaindra pas. Le violoniste Jean Pierre Catoul, dont c'est le dernier enregistrement (il est mort accidentellement au printemps dernier), a une façon énergique et touchante de se jeter dans la musique, relayé et soutenu par le piano mélancolique, sombre ou violemment percussif de son ami Pirly Zurstrassen. Intense, persistante cette musique fait son effet, en dépit de tout. Répétition lancinante et violente de certains thèmes, circularité des pièces, courtes, qui s'enchaînent dans cette suite, en une belle continuité, plus de rupture ni de transition entre les titres. On s'abandonne alors à une transe, comme dans certaines pièces, pour violon justement, de Philip Glass. On ne sait absolument pas dans quel style on navigue, le jazz est assez loin. Mais après tout on s'en moque, dans cette ritournelle sous influence, sous l'emprise de ces 'violon et piano' enragés parfois pour notre plus grande jouissance.