Episode 2 : medecine cake

Pleymo

par Oli le 28/01/2002

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Tank club


Comment attaquer la chronique de ce deuxième Pleymo ? Plusieurs entrées s'offrent à nous... C'est d'abord le 'plus' (+) qui suit le nom du groupe sur la pochette : le drapeau suisse (j/k) ? un paddle de PlayStation ? ou comprendre un meilleur Pleymo que le premier album jumpant et lassant ? Et c'est bien ça, tous les défauts de "Keçkispasse" ont disparu, on a ici davantage de mélodies et de gros son, moins de lourdeur dans les paroles et les enchaînements, et surtout une énergie maîtrisée. Ensuite, on peut faire (et certains le feront) le rapprochement avec la Team Nowhere, collectif dont Pleymo est la figure de proue... La facilité nous amènerait à dire que Pleymo est la synthèse de cette fine équipe avec parfois le phrasé de Enhancer ("Tank club"), l'agressivité de WŸnjo ("Kubrick"), les méchantes ritournelles de AqME ("New wave") ou l'efficacité mélodique des Noisy Fate ("Star Fm-r"), et les puristes iront jusqu’à parler de samples inspirés du projet solo de VOST... A la comparaison avec leurs potes franciliens, on pourrait en substituer une autre, celle des maîtres américains du genre, KoRn, Deftones, Limp bizkit devant, Factory 81, Coal Chamber, Slipknot derrière. Là, ce qui fait le plus ricain sur l'album, c'est la puissance du son et sa justesse, pour une production française venue du hiphop, c'est impressionnant. Un autre petit jeu qui permet de citer plein de groupes sans expliquer la singularité de Pleymo consiste à parler de la scène française dans son ensemble au travers de Bob de Watcha et de Flav' de WŸnjo qui prêtent leurs voix à "Compact", un titre qui en devient très "Watcha" pour le bonheur de tous, mais aussi de Martin, chantre des StereoTypical Working Class, jeune combo lyonnais qui devrait profiter de la beauté de "Star Fm-r" pour s'installer durablement dans les esprits. Enfin, les plus vieux tenteront une analyse en profondeur du concept album qu'est "Episode 2 : medecine cake". Tout en effet est minutieusement préparé pour faciliter l'entrée dans le Tank Club et ses galeries souterraines qui ne sont pas très loin, graphiquement parlant, de celles du manga Jin Roh. Petite histoire, nombreuses références au docteur Tank, ambiances sonores, packaging somptueux, site web fantastique, site web 'caché' tout aussi intéressant, Pleymo est vraiment passé à la vitesse supérieure... Alors on en parle comment de cet album ? C'est en tout cas un véritable portail ouvert sur le 'néo-métal', la musique des jeunes métalleux d'aujourd'hui... Entre les grosses productions ricaines et les petits groupes français/européens, il manquait quelque chose et Pleymo a pris l'espace. Si tu as raté les premiers épisodes et que tu veux prendre le train en marche, c'est le moment où jamais...