| | | par Francois Branchon le 16/02/2000
| Morceaux qui Tuent
Blood money
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| Depuis le révolutionnaire brûlot "Screamadelica" (1991), qui explosait les frontières du rock et de l'électronique dans un "acid test" musical surprenant, les membres de Primal Scream emmenés par Bobby Gillespie n'avaient pas vraiment su réitérer l'exploit. "Xtrmnr" (prononcez "exterminator") apporte un démenti sauvage à ceux qui les croyaient morts et enterrés après l'inabouti et claustrophobe "Vanishing point" en 1997. On retrouve avec joie des collages éclectiques, une saturation psychédélique des effets et surtout, un discours toujours aussi radical et anarchiste. Dès le premier titre, "Kill all hippies" (!), le ton est donné. La ritournelle "You've got the money, I've got the soul" marine dans un maelström sonore dense et enlevé, parfois proche d'un Monster Magnet sous trip. Ces gars-là ont enfanté un son anglais très primaire ("Exterminator") et diablement efficace. Avec ce sixième album, Primal Scream renoue avec le concept de "combat sonore", refusant de tendre l'autre joue, et on apprécie cette indépendance d'utilité publique. Entourés par d'autres missionnaires du son nouveau (Adrian Sherwood, les Chemical Brothers, l'ex-My Bloody Valentine Kevin Shields, Dan "The automator" et David Holmes), le groupe recouvre une nouvelle jeunesse au niveau du mixage. Le résultat est concis et laisse une place à une petite perle pop ambient ("Keep your dreams"), s'approche parfois d'un Cure jazzy énervé ("Blood money") ou invente une house aux réminiscences new wave ("Swastika eyes"). Ces "fils du punk" continuent de surprendre par leur éclectisme sauvage (jazz, big beat, pop rock, dub, dance) même si parfois certaines facilités propres au genre "fourre tout" peuvent faire sourire. L'ensemble est compact, racé et politiquement incorrect, à écouter très fort !
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