Missing note

Prince of Assyria

par Jérôme Florio le 27/01/2011

Note: 7.5    

Sobriquet royal pour une musique au maintien conforme au rang qu'elle affiche : c'est d'abord la voix de Ninos Dankha qui en impose, profonde et grave, dans laquelle se retrouveront les amateurs de The National (Matt Berninger). Viennent ensuite les cordes, les percussions, les flûtes qui sans trop en faire donnent un très léger décalage exotique à "Another love song" et "Tears of joy" : on pense à "Astral weeks" de Van Morrison (1968), mais en surface seulement. Sans s'aventurer dans ces contrées astrales, le Suédois n'en est pas moins proche de grandes étendues immaculées, et habille ses chansons d'arrangements soyeux à la fois précis et distants, comme pris dans la brume ou une vapeur de hammam – Ninos est né à Bagdad. Cette douce torpeur peut devenir hypnotique, un folk de derviche tourneur ("Emotion laces", peut-être trop courte pour atteindre l'effet escompté). La séduction joue à tous les niveaux, même sur des titres à la facture plus commune  ("What ever you want") ou quand la rythmique se fait plus lourde ("Tilqa" et ses trompettes lyriques). Rien ne manque à "Missing note", qui rencontrera sans doute le même auditoire que José Gonzales ("Veneer", 2003, suédois lui aussi).



PRINCE OF ASSYRIA What ever you want (Clip 2009)