Prohom

Prohom

par Oli le 01/03/2003

Note: 7.0    

Prohom mixe intelligement textes réalistes, musiques électroniques, douces mélodies et guitares dérangeantes. L'album est dense, tout y est millimétré, on peut se laisser porter par les textes mais on peut aussi facilement se laisser entraîner par la musique sans trop prêter attention aux états d'âmes de Philippe. Mais comme les deux parties (musiques et textes) sont bien ficelées, autant prendre Prohom dans son ensemble et ne pas se soucier de savoir si les textes servent la musique ou si c'est l'inverse, peu importe. Tel un Bénabar sous acide Prohom nous livre sa vie, ses angoisses, et dépeint celle(s) des autres, s'en amuse même. Le premier titre épique (plus de 7 minutes !) est lancé par les samples, la batterie et la guitare, la tension monte, l'auditeur y prête attention, il est prêt à écouter Prohom et alors qu'il est assailli par quelques riffs, Philippe Prohom calme tout "Parfois je suis cool et je me détends", il nous détend aussi jusqu'à ce que lui aussi se laisse emporter par le rythme. Changement de mélodies, d'ambiances sur le titre suivant et si le ton de l'album est uniforme, chaque titre est bien particulier, les couleurs et les sonorités changent, les loops très présents y sont pour beaucoup. Le ton de Prohom n'est pas courant, soit on l'adopte de suite, soit on le trouvera toujours dérangeant, et si quelques refrains sont un peu "faciles" ("Pas d'idées"), la grande majorité des mélodies ou des "flows" sont bien pensés, "Georges" est à ce titre un des meilleurs morceaux, avec des textes très inspirés ("Et Georges s'imagine qu'il sera heureux tout le temps alors qu'il est mort en naissant"). Rock ("Ne plus y penser", "Le concours") ou pop ("C'est pas moi", "Accoudé au bar"), toujours en français, l'album de Prohom peut être écouté à différents niveaux, on peut le laisser en fond sonore et se laisser mener par les mélodies et les ambiances ou alors l'écouter vraiment, le chanter, le comprendre et y puiser de purs moments de bonheur.