Plastic box

Public Image Limited (PiL)

par Francois Branchon le 01/04/1999

Note: 6.0    

Après la fin des Sex Pistols (reconnaissance éternelle pour le nettoyage sanitaire du rock anglais de la fin des seventies, boursouflé par ELP et sclérosé par Yes), après la mort de Sid Vicious dans une sinistre rencontre entre cauchemar et réalité, John Lydon monte PIL, avec Keith Levine et sa guitare-veuve noire maîtresse tisseuse de toiles électriques et Jah Wobble, alors inconnu, mais déjà déjanté cogneur de cordes de basse dub (mais si prometteur que sa carrière continue de nos jours auprès de Pharoah Sanders, Bill Laswell, Natacha Atlas ou Anneli Drecker). Passé un premier album à l'énergie souterraine dévorante, ode au nihilisme et râlant de vrombissements glauques, paraît un double, présenté d'abord sous la forme de quatre maxis enfermés dans une boîte métallique, la fameuse "Metal Box" recherchée des collectionneurs. La musique hésite alors entre pré-techno et industriel poisseux. Ensuite, après un "Flowers of romance" de bonne lignée, l'attitude mi-arty, mi-manipulatrice de Lydon (formé à l'école McLaren, ne l'oublions pas !) va causer d'irréparables dégâts et conduire le groupe à une pitoyable dégringolade parodique, à l'image de "This is not a love song" en 1985, montrant Lydon éructant dans des chiottes blanches et ramant désespérément derrière l'électro-pop déferlante de New Order. L'anthologie de PIL que sort Virgin raconte toute l'histoire, et son emballage translucide est un joli clin d'œil de plastique au petit chef d'œuvre d'art nouveau qu'était la Metal box. Un joli livret et 4 Cd de différentes couleurs. L'objet est presque luxueux, même si à l'évidence, P.I.L. n'est plus une priorité marketing du côté de chez Virgin.