Quicksilver Messenger Service

Quicksilver Messenger Service

par Francois Branchon le 11/03/2006

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
The fool
Pride of man


Né en 1964, Quicksilver Messenger Service a une histoire très liée à celle de Jefferson Airplane : Skip Spence et plus tard David Freiberg passeront de l'un à l'autre, en 1965 quand Cipollina vivait encore à l'arrière de sa Plymouth à Tamalpais High et les autres dans une cave à North Beach, Marty Balin l'architecte de l'Avion fut aussi leur mentor, leur laissant son club le Matrix pour répéter. Et naturellement, tout au long des années Fillmore les deux groupes n'auront de cesse de partager les affiches.

Mais contrairement aux autres grands groupes de San Francisco qui signent très vite des contrats avec des grosses compagnies (l'Airplane avec RCA, Gratedul Dead avec Warner, It's a Beautiful Day avec CBS), Quicksilver Messenger Service refuse systématiquement toutes les offres, préférant se consacrer à la scène, et seulement dans son État la Californie. John Cipollina, Gary Duncan, Greg Elmore et David Freiberg joueront 75 fois (!) rien qu'à l'Avallon Ballroom de San Francisco. Alors, lorsque Capitol emporte finalement le morceau à la fin 67, c'est un groupe rôdé et mûr qui enregistre à la volée ce premier album, à la couverture forte - noire, rouge et argent.

Et d'emblée tout est dit sur la force du groupe, en quatre minutes de la reprise airplanienne du "Pride of man" de Hamilton Camp : puissance, harmonies, riffs aux sonorités propices aux montées d'acide efficaces et béates : le rêve de tout jeune freak californien, qui va faire de Cipollina un de ses Dieux.
"Dino's song" morceau de Dino Valenti, le chanteur "prévu" mais alors en taule (il rejoindra Q quand Freiberg ira grossir les rangs d'un Airplane en surcharge en 1972) emmène Q sur des chemins à la Spirit, mais deux pièces d'un autre calibre sont au programme... Le "truc" de Quicksilver c'était le jeu permanent des deux guitaristes Cipollina et Duncan, à leur tour lead ou rythmique, en constantes questions-réponses, s'emmenant l'un l'autre toujours plus haut, donnant surtout toujours l'impression de sourire, jouant une musique heureuse, dans ses moments de douceur aérienne comme dans ses stridences les plus folles.

Alors "Gold and silver", sept minutes de guitares emmêlées (sur le canevas de départ de "Take five" de Dave Brubeck) et surtout les douze autres de "The fool", mettent en place les cavalcades annonciatrices du monumental live "Happy trails" qui va suivre...