| | | par Francois Branchon le 25/04/2001
| Morceaux qui Tuent Ramo verde Sin palabras
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| Depuis le temps que l'on se désespérait de la disparition des géniaux 3 Mustaphas 3 ! Les Radio Tarifa, seront catalogués 'musique du monde', avec leurs racines à l'air libre, mais ils savent balancer des lignes de basse et des breaks de batterie dignes du rock (le secret des 3M3) et ça les rend irrésistibles. Tarifa est le coin le plus au sud de l'Europe, au bout du bout de l'Espagne andalouse, frôlant le Maroc, d'où il est un jeu d'enfant de 'traverser la mer' ('crusando el rio'). Un titre d'album à double sens puisque s'il suggère les interactions entre la musique séfarade, l'Afrique du nord et la Castille médiévale, autant de cultures qui cohabitaient en harmonie en Andalousie (avant que les rois cathos ne foutent les autres religions à la porte), il fait aussi référence aux milliers d'africains pauvres qui paient souvent de leur vie la traversée du détroit sur des rafiots de mafieux. Un disque à l'ombre et au soleil, empruntant largement aux traditionnels castillans, où l'on peut entendre swinguer des hautbois et des cromornes, fabuleusement dansant, "Sin palabras", "La molinera", "El quinto", et de belles complaintes où les instruments s'effacent derrière les voix, "Ramo verde" (voix merveilleuse de Merche Trujillo), "Si j'ai perdu mon ami" (de Joachin Desprez, accompagné à l'orgue d'église). Complètement accessible, direct, fileur de pêche ou touchant, "Crusando el rio" sera le disque parfait de l'été à venir. |
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