Richard Bona

Richard Bona

par Francois Branchon le 04/09/1999

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Eyala


Considéré comme un des grands bassistes mondiaux (il a joué derrière Billy Cobham, Chaka Khan, Joe Zawinul, Randy Brecker, Eddie Palmieri ou Paul Simon... n'en jetez plus !), Richard Bona a pour idole absolue Jaco Pastorius. Voilà qui pouvait laisser craindre, à l'annonce du premier album sous son nom, une avalanche technique de démonstration/exhibition, fréquente sur les albums solo "d'instrumentistes". Or ici, rien de tel. Mieux : pas une seule ligne de basse ! Richard Bona a accouché d'un disque "africain", visitant ses racines depuis le village du Cameroun où il est né. Il y dévoile des talents d'auteur-compositeur et de chanteur (avec des manies à la Sting). Les douze chansons sont ciselées, finement jouées (la ballade "Eyala" est superbe et touchante), mais leur production est bien trop sophistiquée et sentent trop le travail de "studio" pour revendiquer une authenticité terrienne. Un album qui rappelle les expériences de Paul Simon avec les musiciens sud-africains ("Konda djanea") et qui manque singulièrement de terre ocre sous les sandales... Richard Bona serait-il téléguidé par les lance-missiles du marketing ?...