Rayon sex-appeal, Richard Walters n'a pas un poil sur le caillou ; par contre il sait jouer de son gosier comme un Roméo sûr d'attraper quelques Juliettes. A 23 ans, le jeune Anglais est (déjà) un chanteur affecté et féminin, à la belle voix haut perchée et agile comme celle de Jude (c'est flagrant sur "Weather song"). A la différence de ce dernier, Walters sait éviter l'inconstance, mais c'est au prix d'un certain manque d'aspérités. Il choisit un dépouillement (guitare acoustique, piano) qui met le mieux en relief sa voix, et c'est justement cette recherche systématique de beauté, trop consciente d'elle-même et de ses effets, qui finit par agacer. Richard fait de très jolies vocalises sur des airs de valses lentes ("The animal") ; "All at sea" pourrait être du Carole King. On n'est pas trop preneur de la manière dont ce disque force le recueillement – Richard Walters souligne ostensiblement son talent, sans le (et nous) bousculer.
