| | | par Francois Branchon le 23/10/2001
| Morceaux qui Tuent Dink's song Bonnie ship the diamond Fair Nottamun town
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| Retour à la case départ pour Roger McGuinn, quand avant de former les Byrds, il arborait chemise à carreaux, coupe GI et sourire de pionnier, tenant fièrement son banjo à cinq cordes, rejeton clone classique de l'Amérique puritaine de la fin des années cinquante, celle qui offrait à ses jeunes les chansons feu de camp du Kingston Trio ou des Brothers Four, libre aux chanceux ou aux curieux d'aller voir du côté de Woody Guthrie ou de Pete Seeger. Et de Pete Seeger, il est justement question ici. Ce disque est un projet de Roger McGuinn conçu comme un voyage sur les traces de son passé. Embarquant épouse et studio mobile dans son van, il s'en va parcourir les Etats-Unis, faisant halte aux domiciles des figures musicales marquantes de ses débuts, y dépliant ses bagages et branchant ses micros. Un périple qui le conduit chez les caciques du folk et du bluegrass, Judy Collins, Joan Baez, Odetta, Josh White, Eliza Carthy, Martin Greene, Tommy Makem, Jean Ritchie et naturellement le vétéran et maître à tous Pete Seeger (Woody Guthrie, excusé, s'est fait représenter par son fantôme). Le répertoire est traditionnel britannique, souvent magnifique, "Wagoner's lad" (avec une Joan Baez en grande forme), "Dink's song" (à trois voix, Seeger, Mc Guinn et Josh White), "Bonnie ship the diamond" et "John Riley" (tous deux avec Judy Collins), l'arrangement pour douze cordes de "Cane blues" (McGuinn en re-recording voix et banjo), "Fair Nottamun town" (ballade lancinante anglaise du 17ème siècle, arrangée par Joan Ritchie au dulcimer et chantée avec elle). Certains passages laissent McGuinn assez mal à l'aise (la gigue irlandaise"Finnegan's wake", ou "Whiskey in the jar", dépoussiéré par les Pogues en 1985) et il se laisse parfois salement voler la vedette, quand par exemple Odetta y va de "Sail away lady", son succès des années cinquante, traditionnel de 'fiddle music', arrangé ici par McGuinn pour Rickenbacker 12 cordes (électrique et acoustique). Mais c'est Pete Seeger qui recueille la part du lion, présent sur quatre morceaux et offrant pour l'occasion depuis sa tanière "Pete's song" un nouveau morceau. Roger McGuinn s'offre un retour aux sources avec un répertoire tout à sa mesure, qui lui ôte le souci de composer, lui redonne une fraîcheur (absente de ses derniers enregistrements), lui donne le plaisir d'accompagner des figures et d'emplir l'album du magnifique son de sa voix et de ses guitares (ah ces putains de Rickenbacker !). |
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