Poses

Rufus Wainwright

par Christian Tranchier le 29/09/2001

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
The tower of learning
Rebel prince
One man guy


Fils prodige, Rufus Wainwright propose une nouvelle merveille au charme délicieusement suranné et désuet. Avec "Poses", il conforte sa jeune réputation de brillant songwriter dans la digne et longue veine du pop-folk. Un univers discret et simple teinté de nuances, qui n'agresse pas, dévoilant ses charmes avec pudeur. Ces nouvelles chansons sont plus allégées, moins luxuriantes et pop-opéra que celles de son premier album. Moins inutilement surchargées d'effets musicaux. Sans se compromettre, ni flirter avec le grand gourou 'Commerce', Rufus affiche une ligne plus "mainstream", plus accessible mais toujours aussi exigeante. Là, dans cette purification, qui n'empêche pas quelques jolis débordements ("Shadows"), c'est l'éphèbe Rufus qui trouble de sa voix nonchalamment désabusée au service de compositions à fleur de peau ("The consort"). La légèreté ("Cigarettes and chocolate milk") côtoie le funèbre ("Evil angel"), les plaintes ("Poses") les rayons de soleil ("California"). Une riche gamme d'émotions plane et entraîne au coeur de son intimité même. De ses rêves, de ses peurs, de ses désirs. Sensibilité quand tu nous tiens... Des perles ciselées au scalpel de la perfection dans un écrin de velours pourpre ("Rebel prince", "The tower of learning"). Pour enterrer la hache de guerre avec son célèbre père (avec qui il entretient des rapports complexes et rebelles), le jeune homme reprend son "One man guy". Magnifique réappropriation avec sa soeur dans les choeurs.