Run-DMC a été
le premier groupe de hip-hop à proposer des disques consistants et
s’affranchissant du son disco de l’époque.
Repéré dès
1982 par Russell Simmons et Larry Smith, deux pionniers du rap old-school, le trio
new-yorkais réconcilie le rap avec la rue, délaissée pour la radio depuis "Rapper’s
delight" (1979), en proposant une musique minimaliste et hardcore. Meilleur que
leurs deux premiers albums, pourtant déjà aboutis, "Raising hell" a tout simplement
mieux vieilli (challenge difficile pour l’essentiel du rap d’avant 1988).
Ici, Run-DMC
assume pleinement son énergie rock, de manière directe avec cette reprise
tonitruante du "Walk this way" d’Aerosmith ou le très bon "It’s tricky", mais
surtout de façon implicite, avec cette rage constante dans le disque.
On ne tient
pas là un chef d’œuvre ; la fin de l’album devient poussive, la musique s’appauvrit
par moment. Cependant, en ramenant le hip-hop à ses racines urbaines, "Raising hell" est un jalon pour le genre, sa première évolution notable vers son âge d’or
futur.