Node

Run of Lava

par Oli le 17/04/2011

Note: 8.0    

Il aura fallu quatre ans aux Bisontins Run of Lava pour concocter et délivrer cet album, mais il n'est jamais évident de faire face au départ d'un guitariste. L'arrivée de Cervez (ex-Taf) en février 2009 a relancé le groupe qui n'aura finalement pas trop traîné pour répéter, composer, enregistrer (avec Renaud Hebinger, Force Fed, Crusher, Taf...) et sortir "Node" en février 2011.

Le changement de personnel n'a pas freiné les ambitions du combo, bien au contraire. La ligne de conduite est toujours de toucher à tout ce qu'il y a de bon dans le métal pour le regrouper, le secouer et aligner des titres aux ambiances différentes mais cohérentes. Pas évident sur le papier, cet objectif est parfaitement rempli par Run of Lava qui joue surtout sur les rythmes pour varier les plaisirs, le son oscillant entre très lourd et très très lourd. Et comme les morceaux sont assez courts, il est impossible de s'ennuyer à l'écoute de "Node". A peine s'est-on habitué à un riff, une atmosphère, que le groupe passe à autre chose comme s'il était incapable de se complaire à reprendre quelques bonnes mesures, préférant aller explorer (et exploser) d'autres territoires.

Si ça commence avec un titre oppressant et métallique à souhait ("Golden barbed wires"), les Bisontins placent rapidement leur limite (encore que...) en terme de vitesse d'exécution avec "The comfort of a complaint", quatre-vingt secondes de furie avec à peine quelques notes de basse pour souffler. Le TGV vient de passer, il ne fallait pas traîner sur la voie, tant pis pour toi. A l'inverse, avec "Breath" et "Scissors" puis avec "Indecisive system", Run of Lava la joue plus sludge, délayant les accords, posant les sons, jouant sur les effets de voix, ajoutant des samples, des moments plus "reposants" (toute proportion gardée, va pas foutre ça dans les feuilles de ta grand-mère pour sa sieste si tu veux pas être déshérité !) qu'ils prennent un certain plaisir à faire voler en éclat par la suite (l'ultra rapide "Knot", le très hardcore "Visceral attraction"). Pour le reste, c'est surtout entre le programme lessivage et essorage qu'il faut hésiter parce que les "Trigger control", "Unstable weakness", "Sign" ou encore "Stigma screen" (dont le riff principal est juste mortel) nous balancent dans tous les sens, ça envoie de partout, on en ressort lessivé, sec et fatalement chiffonné !
L'ultime "Ashes" est un peu le générique de fin de l'album, ce ne sont que quelques notes distordues, il est donc "à part", tout comme le morceau caché (assez peu convaincant d'ailleurs), concluons donc sur cette impression de montagnes russes/grand huit chaotique mais maîtrisé que laisse "Node". Auditeurs, vous êtes prévenus : accrochez-vous !