Edge of spring : A collection of songs 1995-2005 (as Sally Doherty & The Sumacs)

Sally Doherty

par Emmanuel Durocher le 04/12/2006

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
One voice i
Gold


Mieux vaut commencer par la fin : "One voice i" courte lamentation onirique, une voix sublime, aucune parole sur un fond musical assez flou. C'est tout simple, influencé aussi bien par les voix bulgares que la musique arabo-andalouse ; ce titre, qui aurait très bien pu figurer sur "The serpent's egg" de Dead Can Dance, est sans conteste le meilleur des dix-sept qui figurent sur cette compilation résumant dix ans du parcours musical hétéroclite et cosmopolite de Sally Doherty.

La chanteuse anglaise se réclame d'influences pour le moins variées : Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Antonio Carlos Jobim, Scott Walker, Jacques Brel, Tom Waits, Nick Drake… On aura vite compris que la voix occupe une belle part par rapport à la musique (un peu trop parfois même) et certains titres sonnent beaucoup trop jazz vocal à la manière de Diana Krall ou Katie Melua avec un habillage violon le plus propre possible qui aurait tendance à provoquer quelques réactions épidermiques. Heureusement, on pourra être conquis quand la voix se fait plus légère et douce un peu comme une Björk sous valium ou une Beth Gibbons sous amphétamines (le très beau "Gold") et lors de certaines reprises et adaptations surprenantes du folklore musical mondial : "La llorona" célèbre pleureuse d'une légende mexicaine déjà rencontrée chez Joan Bez et Lhasa ou "O caminho" en portugais dans le texte qui apparaît comme un hommage (un peu maladroit quand même) à la bossa nova et ses pères fondateurs mais aussi dans un registre plus celtique avec les chants traditionnels "Lagan love" et "Low lowlands of Holland" qui donnent l'impression d'écouter une version féminine d'Alan Stivell.

On trouve donc un peu de tout sur "Edge of spring", à chacun de faire son marché sans bien sûr faire du confusion patronymique : Pete, c'est pour la défonce alors que Sally c'est plutôt le calme, la mélancolie et le repos du guerrier.