Un poquito quemao

Sergent Garcia

par Rodrigue Ducourant le 01/05/1999

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Acabar mal


Il est un fait indéniable : la France (re)découvre les joies de la musique latino-américaine, et n'importe quel bastringue du coin convie à sa "soirée latino", comme dans les années trente. Certains groupes foncent sans calculer, par simple passion, les deux pieds en plein dedans. Sergent Garcia, c'est exactement cela. Issu de la mouvance du rock alternatif français (il est l'ancien bassiste des Ludwig Von 88 et Crash, son label d'origine, a été crée par le manager de feu les Beru), passé par le ragga muffin, il parfume aujourd'hui sa musique de bouffées de salsa et on peut dire qu'il a un sacré potentiel ! Non content d'avoir su maîtriser - sans plagier - l'essence des classiques latinos, "Un poquito quema'o" devient réellement excitant quand il s'essaye au mélange des genres, comme le gamin qui torpille le bar de ses parents partis en week-end pour faire des cocktails improbables. On s'éclate à grandes rasades de reggae ("Amor pa mi", "Acabar mal", "Medecine man", "Que panique"), un trait de pop (le très pêchu "Camino de la vida"), voire même shaké à grands coups de (acid?) jazz, rap, et ragga (le flamboyant "Afro-cuban orishas underground"). Au total, dix-sept titres, un peu hâbleurs (comme le "vrai" Sergent Garcia du légendaire Zorro !..), dénués de gratuité, fougueux et gourmands, gorgés d'une indéfectible et transmissible pêche : l'équivalant de trois tequilas, paf à jeun !