Inches from the mainline

Slaves on Dope

par Oli le 17/12/2000

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
Thanks for nothing


La petite histoire de Slaves On Dope est symptomatique des idées actuelles des maisons de disques... Ces Québequois font leur musique chez eux, des concerts dans leurs villes et alentours mais rien ne se passe. Ils décident de tenter le coup de poker de s'installer à Los Angeles, capitale mondiale du "néo", et là bingo, assimilés 'californiens', ils sont presque immédiatement signés et distribués dans le monde entier... Question musique, l'album est moyen (et mérite donc une note moyenne !) : d'un côté de très bons titres et juste à côté (mais de l'autre), des morceaux typiques de ces groupes néo prépubères ne pensant qu'à gueuler "Kiss my ass" ("Stick it up"). Ce qui différencie les groupes néo sans originalité des autres, c'est leur incapacité à faire ressortir leur authenticité et leur rage. Ici, le style éconduit (gros riffs, breaks et relance) a du mal à prendre ("Pushing me", "Inches from the mainline", "Why" ou "Bitch slap"..) et la pauvre voix de notre ami chanteur, qui s'évertue à crier ses paroles, n'est pas très convaincante. Dommage car quelques passages de gratte sont bien sentis et les rythmes pas trop basiques... Le "Leader of losers" qui achève l'album (c'est le cas de le dire !) témoigne de l'écart qui peut exister entre un leader et des losers qui ont du mal à le suivre. Cependant, le combo montre de belles qualités quand le gueulard de service se calme et réfléchit un peu à ce qu'il dit. Ainsi les "Fallout", "Thanks for nothing", "No more faith" ou "Kafka bug" sont bons, voire très bons ! Le chant passe de l'audible au crédible, même s'il lorgne un peu sur le Factory 81, c'est appréciable et apprécié, les rythmiques se font plus percutantes et les riffs plus cautérisants. Mais la plaie se rouvre un peu trop vite...Enfin, ce n'est qu'un premier album, et si Slaves On Dope y survit et trouve surtout un meilleur directeur artistique qu'Ozzy Osbourne, il devrait pouvoir continuer son rêve américain.