Let me be gone

Slow Joe & The Ginger Accident

par Philippe Vanparys le 03/11/2017

Note: 7.0    

Slow Joe alias Joseph Rocha fait partie de ces histoires qu'affectionne le public rock. Un crooner indien redécouvert par un Français Cédric de la Chapelle. Une carrière dopée par les Transmusicales de Rennes. On ne peut que penser à un destin à la Sixto Rodriguez dont lesperformances en concert à Paris montraient, tout de même, ses limites. Slow Joe a eu une vie cabossée, gâtée par les addictions et la pauvreté. On n'est jamais loin des vieux bluesmen redécouverts par la jeune génération du folk et du rock des 60's.

Reste la musique. Il ne faut pas s'attendre à une voix à la Tony Benett, Slow Joe parle plus qu'il ne chante. Sa voix témoigne d'une présence indéniable et d'une vie difficile. La musique assez théâtrale n'est quelquefois pas très éloignée de certains morceaux d'un Nick Cave des années 90. Un son qui se veut particulièrement actuel, mêlant des influences indiennes et du rock.

La majeure partie du disque semble taillé pour la scène où l'homme devait exceller en clochard céleste. C'est pourtant dans le premier morceau "Tambde Roza" que le crooner semble le plus touchant. Une sorte de gospel a capella. Cette grâce que l'on retrouve avec "Silent waves" et qui clôt l'album. Slow Joe s'en est allé en mai de cette année dans la capitale des Gaules. La rencontre entre ce vieux patriarche et de jeunes musiciens lyonnais a illuminé ses vieux jours et donné du baume au cœur à un public branché toujours friand de nouvelles trouvailles et finalement assez fleur bleue.


SLOW JOE & THE GINGER ACCIDENT Temple mosque church (2017 Clip officiel)