Faces down

Sondre Lerche

par David Lopez le 20/02/2002

Note: 7.0    

Préliminaire : faut-il appréhender "Faces down", premier disque de Sondre Lerche selon ses qualités intrinsèques ou selon l'âge du chanteur ? Certes, le jeune norvégien originaire de Bergen (un nid d'où viennent également Kings of Convenience et Röyksopp) n'a que vingt ans, en avait dix-huit quand il l'a enregistré et en parait quinze sur la pochette. Mais lui-même est réaliste (l'album, étonnamment mature, a dû toutefois attendre les résultats du bac pour sortir !) a la modestie de s'en moquer et de s'exclure du club des génies précoces. Remarqué en France sur la scène - un plutôt bon signe - des Transmusicales de Rennes 2001, le jeune homme confirme son potentiel en studio et livre un album soigné et équilibré. Celui-ci n'est pas forcément enthousiasmant d'un bout à l'autre (quelques titres ne sont pas passionnants ou un peu traditionnels) mais il est porté par une voix et des mélodies attachantes ("No one's gonna come"), et des arrangements complexes. Pour les cordes de rigueur, Sondre Lerche s'est même payé les services d'un expert en la matière, Monsieur Sean 'High Llamas' O'Hagan en personne qui, convié sur trois des meilleurs titres, dont l'enivrant "You know so well" avec un mellotron aux saveurs de "Strawberry fields", ou la douce bossa de "Dead passengers" et sa scie musicale, n'apporte guère plus à l'ensemble que sa patte candide ou le prestige de trouver son nom dans les crédits du livret. (Tout) petit truc en plus, d'autres plages comme "Virtue and vine" opposent à ce coté déjà vu un contrepoint de sonorités plus actuelles. Notre apprenti sorcier a eu cette qualité de s'entourer convenablement, à l'arrière comme au premier plan, n'hésitant pas à partager le micro avec un beau timbre féminin quand le morceau le nécessite ("Modern nature" avec Lillian Samdal, Moe-Tucker-esque). Judicieux, lumineux sans être illuminé, Sondre Lerche semble avoir suivi à la lettre le sage précepte du précédemment cité "You knew so well" : "Use every chance you've been given [.], it's no good to be perfect".