The reformation tour 2009 - Live at the O2

Spandau Ballet

par Francois Branchon le 29/10/2010

Note: 4.0    

On les appelait les néo-romantiques. Produits marketing d'une mode qui dura ce que durent les modes, à peine deux ans (1979-81), ces groupes au look de pirates couture ont aujourd'hui tous sombré dans l'oubli (Adam & the Ants, Spandau Ballet, le Bow Wow Wow de l'inénarrable Malcolm McLaren qui fut bien entendu de coup-là), des groupes pour la plupart pauvres musicalement, puisque un tube potable suffisait et qu'ensuite seul l'emballage importait.

Le Spandau Ballet des frères Kemp eut son tube, mondial, très bon d'ailleurs, "To cut a long story short", un des meilleurs morceaux de 1981, mais c'est tout. "To cut a long story short" remplissait le cahier des charges à la perfection : pile dans la tendance, entrainant et jouissif, doublé d'un clip parfaitement neo-romantique lui aussi, en kilt écossais dans une église médiévale. Mais tout le reste ne fut que remplissage à l'eau tiède.

Seule la nostalgie paraissant aujourd'hui capable de remplir les stades, il s'est trouvé un producteur pour tenter le coup de la reformation de Spandau Ballet, et consternation : ça marche ! La salle - le dôme O2 Arena de Londres - est plein à craquer. Fini le look d'antan (dans ce cas, le ridicule tuerait), Martin Kemp le chanteur ressemble aujourd'hui à Rolland Courbis, et les autres, s'agitent comme des musiciens jouant en playback. Étrange.

Aveu de n'avoir à offrir qu'un seul bon morceau, le concert démarre par le tube, qu'on aurait logiquement attendu au rappel, et voilà le public dans la poche, un public essentiellement féminin - cinquantaine passée chez le coiffeur avant le concert - qui se tortille en se souvenant de l'ancien temps (soyons folles !), et qui reste dans ce même état d'excitation jusqu'au bout d'un set d'une grande pauvreté musicale, une Music qui se rêverait Roxy (mais n'est pas Bryan Ferry qui veut), morceaux autant insipides que fades, joués avec une emphase déplacée. Pauvre époque...