| | | par Jean-Samuel Kriegk le 01/07/2001
| Morceaux qui Tuent
Piano fire
Dog door
Comfort me
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| Le troisième album de Sparklehorse est un pari : si sur le plan artistique, le groupe n'a plus rien à prouver (le consensus est tel qu'il en est presque douteux), sur le plan financier il peine à trouver son public sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Espérons qu'avec "It's a wonderful life", Sparklehorse, qui réussit l'exploit de surpasser ses précédents chefs d'oeuvre, saura conjurer cette malédiction. Le groupe se réduit en pratique, comme chez Nine Inch Nails ou Lambchop, à la seule personne de son leader: le très peu charismatique Mark Linkous, qui écrit, chante et joue de plein d'instruments bizarres. On ne sait pas trop si le titre du disque est ironique (Mark Linkous a été déclaré cliniquement mort suite à une overdose d'antidépresseurs avant son enregistrement), ou si cet album est celui de la rédemption. Car à l'image des chefs d'oeuvre de Radiohead (dont Sparklehorse assurait en 1997 les premières parties grâce à un fan de la première heure nommé Thom Yorke) la dépression est ici sublimée, et la musique expurgée de toute pesanteur. "It's a wonderful life" est un grand disque de rock américain, inscrit dans la plus pure tradition Neil Young (époque parfois "Harvest", parfois "Ragged Glory"), qui décidément inspire beaucoup de monde en ce moment, traversé de guitares tranchantes, de pianos mélancoliques, et des voix de Tom Waits, PJ Harvey et Nina Persson (des Cardigans). La voix de Mark Linkous est très proche de celle de E, le chanteur de Eels, et certains morceaux pourraient d'ailleurs être d'eux ("It's a wonderful life", "More yellow birds"). Les duos sont les moments les plus excitants du disque. Celui cosigné et chanté par Tom Waits ("Dog door") est encore plus fou que ses derniers albums, pourtant bien barrés. Quand au mélange des voix PJ Harvey / Mark Linkous, il atteint des sommets sur le titre "Piano fire", sur lequel PJ joue aussi de la guitare et du piano accompagnée de son fidèle complice John Parish. L'album est parsemé d'idées géniales, d'ambiances surnaturelles, et se permet même des intrusions discrètes de sons électroniques dans les morceaux champêtres ! Sublime de la première seconde jusqu'à la plage cachée.
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