Quel souvenir ! Un soir notre cousine
Pauline nous invitait à diner voulant urgemment nous faire déguster
des ravioles vertes du Royan au basilic et pesto de menthe, une lubie
depuis le team-building de sa compagnie de pet food dans la
Drôme. Et cela devait enchanter la soirée toute entière avait-elle
prévenu. Nous avions cependant prévu un peu de musique pour clore
le diner, apportant "Have robot dog, will travel", le
dernier album de Stephanie Pan.
La voix récitative et extatique de Pan exfiltrée
de paysages électroniques mouvants et dégradés, les pianos
miniatures, les cloches de gamelan, les drones électroniques,
c'était un dessert post-ravioles ardu, une confrontation
nocturne et digitale avec les effets du pesto parfois incommode, mais
subrepticement, dans la lumière tamisée des chandeliers, le cœur
de Pan : une beauté fragile et rare. Lumineuse. Pauline était en
larmes.