Stephen Malkmus

Stephen Malkmus

par Christian Tranchier le 13/01/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Trojan curfew


Pavement n'est plus, les chantres du rock lo-fi sont séparés, et même pas le temps de porter le deuil ! L'ex-leader y va de son album solo. Stephen Malkmus, à la guitare, assisté du bassiste Joanna Bolme et du batteur John Moen, reste globalement fidèle aux qualités de Pavement : un son brut, des guitares électriques, une économie minimaliste des effets et des moyens. Pas de révolution donc ni d'expérimentations aventureuses. En conséquence pas de surprise ni de désillusion. En terrain connu et conquis les yeux fermés, nous avons là une affaire qui roule toute seule, un album pépère et sans histoire... Pas tout à fait néanmoins, car Malkmus ne stagne pas dans les eaux troubles du rock indie. Sa guitare glisse subtilement vers des rivages teintés de blues, parfois country ("Jo Jo'jacket", "The black book" où il ne manque que le Stetson et les santiags) ou ce bon vieux rock qui aurait cuvé pendant des années ("Discretion grove", "Troubbble"). Cette guitare toujours, dont il maîtrise si bien les déclinaisons qu'il en sort la note, la couleur et l'humeur qu'il souhaite : notamment une douceur cotonneuse et caressante sur laquelle il dépose sa belle voix grave.("The hook", "Trojan curfew"). Il s'en dégage une impression de simplicité limpide et sincère, une authenticité de vieux routier. L'image cliché de l'américain profond au volant de sa crasseuse Buick et filant droit sur la Route 66 au milieu d'espaces déserts infinis et grandioses transparaît par instants. Ceci dit sans connotation péjorative. Malkmus nouveau guitar hero ?